lundi 5 septembre 2005

Le prolétaire à particule

Une semaine avant les élections générales durant lesquelles il tentera une nouvelle fois d'obtenir la chancellerie, la Gazette a rencontré Vincent de Rougemont. Sur fonds de guerre en Turcosie, de vacance du gouvernement et de crise économique, le chef de l’Union Nationale Edoranaise nous donne sa vision radicale et pour le moins décalée de la société. L’homme inquiète les milieux d’affaires, il le sait et joue la surenchère pour plaire à son électorat sur lequel il jette pourtant un regard inattendu.
La Gazette d’Allencia : Monsieur de Rougemont, merci de nous recevoir. Quelle est votre réaction devant l'absence de nouvelles de Turcosie?

Vincent de Rougemont : Si les généraux ne contactent pas la capitale, c'est sûrement que tout va bien, alors je ne m'inquiète pas trop ni pour l'Empereur ni pour l'Empire

GA : Et le silence du gouvernement?

VdR : Cela est caractéristique de monsieur de Corvin et du gouvernement issu de l’UCE. En deux mandats, ils ont réalisé le record edoranais d'inactivité. Edoran se fera-t-il jouer une autre fois ?

GA : De votre côté, vous ne vous êtes également pas ou peu exprimé sur la situation turcosienne et sur cette vacance du pouvoir. Pourquoi?

VdR : Jusqu'à présent, j'ai parcouru le pays pour faire connaître le programme Unioniste. J'ai aussi favorisé le bon fonctionnement de l'Assemblée Nationale. L’Assemblée, par les lois qu'elle émet, assure le maintient et le respect de l'État, l’Exécutif ne fait que gérer ce dernier.

GA : Vos idées et votre programme semblent se dresser contre l'ordre social ?

VdR : L'UNE, et moi-même, considérons que notre société ne fonctionne pas et doit s'adapter ou mourir.

GA : Et quels éléments, en particulier, ne « fonctionnent » pas selon vous?

VdR : Les conditions de vie des edoranais des classes moyennes et pauvres.

GA : Vous vous posez en défenseur des ouvriers et cependant vous résidez dans l'île de Bonne espérance, colonie où l’industrie est peu présente, n'est-ce pas contradictoire?

VdR : Il y a des classes laborieuses un peu partout, en Edoran.

GA : Vos idées pour améliorer le sort des ces « classes laborieuses » semblent devoir ne se faire qu'au détriment des autres composantes de notre société, réfutez-vous cette vision?

VdR : En désaccord avec les autres classes, pas contre.

GA : Votre projet de salaire minimum, par exemple, ne retire t il pas autoritairement aux entrepreneurs une part de bénéfice leur revenant naturellement et pouvant servir à alimenter l’investissement donc de futurs emplois ?

VdR : Offrir un salaire minimum, c'est ouvrir la porte à une hausse de la demande, donc à une hausse des ventes et des bénéfices des compagnies d'alcool et des tavernes. Ces sociétés aussi payent des impôts. Personne ne s’en plaindra.

GA : Cela ne générera t il pas oisiveté et violence?

VdR : Je crois que vous généralisez les problèmes causés par un ou deux alcooliques.

GA : Quelles seraient, si vous deviez emporter les élections, votre première décision ?

VdR : Faire un gouvernement en réorganisant les portefeuilles et les ministères.

GA : Avec quels hommes comptez vous gouverner?

VdR : Nous envisagerions un gouvernement d'union nationale, excluant les membres de L'UCE.

GA : Avec des membres du MRA ?

VdR : Le MRA n’est pas un groupe suffisamment représentatif de notre société pour participer à une Union Nationale.

GA : Des liens existent-ils entre l'UNE et le MRA ?

VdR : Nous pouvons penser que certains membres du MRA étaient membres de l'UNE, mais aujourd'hui nous avons confiance en nos membres à 100%

GA : Certains, dont Monsieur le duc d'Esse, pensent le contraire...

VdR : Monsieur Dutronc est amer… A votre place, je lui demanderais pourquoi les tueurs des membres du MRA n'ont pas été arrêtés. Serait-ce parce que le dossier est entre les mains d'un membre de l'UCE (NDLR : Monsieur de Carnavon) ?

GA : Croyez-vous en la victoire de l’UNE lors des élections ?

VdR : Je n'en ai jamais douté. Sur ce, vous m'excuserez, mais on m'appelle ailleurs.

Hector Chardon
05 septembre 2005


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