samedi 28 mai 2005

Sauvons les cerflièvres

« Point de vue » laisse cette semaine la parole à Madame la baronne du Vernay, présidente de l’A.P.J.E., Association pour la Protection du Jackalope Edoranais. Le Jackalope d’Edoran (Edoranae Leporidae Cervidae), appelé également Cerflièvre est un charmant petit mammifère habitant les prairies et sous-bois du Chiron. Son apparence est proche du lièvre hors mis deux cornes de cerf qui ornent son front et qui servent aux mâles à se disputer les femelles en périodes de rut.

Sa présence est attestée par les récits les plus anciens de notre pays. Sainte Gudule en fait mention au XI siècle dans son fameux traité de pharmacologie « De naturae benefactio » dans lequel elle conseille une décoction des matières alvines de l’animal pour le traitement des coliques post ribote.
En 1548, lors d’une chasse à courre menée par Henry Edmond du Vernay, 3e du nom, un jeune cerflièvre aurait préféré charger la meute plutôt que fuir. Notre ancêtre, respectueux de tant de courage, laissa la vie sauve à l’animal et le fit porter sur les armes de la famille où il demeure encore de nos jours. C’est également de cet épisode que les Du Vernay tiennent leur devise « Audaces fortuna juvat », « La fortune favorise les audacieux ».
Ce petit animal emblématique de l’Edoran pourrait et devrait mener une existence paisible. Malheureusement ce serait sans compter sur la turpitude des Hommes qui prêtent à ses cornes, réduites en poudre, quelques vertus astringentes. Cette réputation entraîne le massacre intolérable des cerflièvres, principalement des plus jeunes jugés plus « efficients », dans le seul but de satisfaire une clientèle de vieux sybarites en mal de raideurs! Certains cantons rapportent déjà la raréfaction de l’animal dans leurs parages.
Devant une situation aussi révoltante, l’A.P.J.E. en appelle au gouvernement de son altesse impériale afin qu’elle fasse immédiatement interdire la chasse du cerflièvre et lui confère un statut d’espèce protégée. Nous sommes prêts, si nous ne devions être entendus, à recourir à des actions extrêmes telles une manifestation publique devant le parlement ou encore la publication d’une liste de personnalités grandes consommatrices de poudre de cerflièvre !

Nous ne souhaitons cependant pas en arriver à de si fâcheuses extrémités et sommes disposés à rencontrer Monsieur le Premier Ministre afin de lui expliquer plus en détails nos demandes.
Marie Béatrice du Vernay Présidente de l’A.P.J.E.
Marie Béatrice du Vernay28 août 2005

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