mardi 20 mars 2007

Législatives, première partie

Le Panard analysera dans une suite d'articles différents moments clés de "l'aprés-législatives". Aujourd'hui, la conférence de presse de l'UBE.

Suite aux élections législatives, l'Union Bourgeoise Edoranaise, ayant acquis 12 sièges au Parlement, a donné une conférence de presse à sa permanence, monsieur Nicolas Burgond de Lachenaye le président du parti se présentant pour répondre aux questions des journalistes présents. Le Panard Déchainé votre trés dévoué était bien évidemment de la partie. La conférence débuta, comment s'en passer on ne peut s'en lasser, d'un discours du président tout fier derrière son pupitre, vantant les mérites de la bourgeoisie, gloire du pays, et cetera, et cetera. Répondant à une première question sur le sujet de l'exploitation du prolétariat par la bourgeoisie, monsieur Burgond affirma que "les rôles doivent être respectés" : l'ouvrier est le bras, le bourgeois la tête donc. Mais proportionnellement au travail accompli par chacun, les bourgeois semblent mieux profiter des richesses sensées être redonnées à tous par la "redistribution salariale". Cigares, costumes, spectacles et confort de luxe, tout est bon pour l'afficher au grand jour d'ailleurs, et si les bourgeois travaillaient, par la "difficile tâche d'organiser le travail des ouvriers" dixit le Comte, autant qu'ils gagnent, et ce de la même façon que les ouvriers, ils feraient des journées de soixante heures. Il y a quelque chose de pourri. Monsieur Burgond ne semble pas sortir bien souvent manier la fraiseuse.

Puis les questions en vinrent au thème de la religion. Bien entendu pour le président de l'UBE, l'Eglise éthériste doit avoir une place de premier choix en Edoran, mais que toutefois il reconnait la liberté de culte, de façon privée, ou "semi-privée". Nous ignorons ce qu'il veut d'ailleurs dire par "semi-privé". Peut-être que ça signifie lorsque l'on prie la porte ouverte. Puis nous en vînmes à la question de l'implication de l'Etat contre les discriminations religieuses. Là dessus, le président fut évasif, et répondit à côté de la plaque par une pirouette en citant le cas des pendaisons à Alliancia, affirmant que ce crime "méprisable" (ce terme signifiant que ces pendaisons ne sont pas dignes d'attention, soit dit en passant) mérite un châtiment. Mais il ne dit mot sur d'éventuelles actions préventives ou punitives contre les discriminations.

Enfin, le Comte de Lachenaye jugea exagérés les divers propos du Pontife Meletios sur le culte Bouddhinste, tout en insistant là-dessus sur la liberté d'expression, et sur le fait que ce n'est pas la première fois. Le quotidien et l'habitude autorisent ainsi l'intolérance exacerbée, et la liberté d'expression autorise désormais les accusations diffamatoires et les appels à la violence. Drôles de façons de voir les choses. Or, monsieur Burgond est dubitatif quand à la correspondance des propos du pontife comme étant des appels à la violence, ce que le Panard soutiens bec et plume. Revenons maintenant par une subtile transition sur les dires du Pontife Meletios, ce représentant de l'autorité de l'Eglise de par son statut, et donc la parole à écouter et à croire pour nombre d'éthéristes convaincus. Celui-ci a, et ce à plusieurs reprises, affirmé publiquement que le culte bouddhinste est une "secte dangereuse". Or, dans l'esprit des personnes faibles et influençables, la démarche de pensée, inconsciemment, ne peut être que la suivante : ce qui est dangereux est un ennemi, et ce qui est ennemi est à abattre ou à exclure. Voilà bien où peuvent conduire des propos immodérés de la part d'une personnalité aussi influente.

Par : Le Panard Déchainé le 20 mars 1907

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